Poupées de Chine – Lisa See
Il faut que je vous explique : j’ai commencé à lire Lisa See avec deux livres : Fleur de Neige, et Le pavillon des pivoines. J’ai vraiment beaucoup aimé le premier, le deuxième avait de bon points, mais clairement pas aussi bien que Fleur de Neige. Ensuite, j’ai lu Filles de Shanghai et Ombres chinoises, et ça, c’était un peu catastrophique pour moi. Mais comme j’avais déjà acheté Poupées de Chine et que ce livre attendait dans ma pile à lire, et ben je l’ai lu, m’attendant un peu à ne pas trop aimer. Au final : ce n’est pas le meilleur de cette autrice, la palme revient toujours à Fleur de Neige pour moi, mais ce n’est clairement pas le pire.
Poupées de Chine retrace l’histoire de trois femmes d’origine asiatique aux États-Unis dans les années 1930 et 1940. C’est un peu une histoire d’émancipation de la femme asiatique dans un contexte largement dominé par l’homme blanc, patriarcal et raciste. Ces trois femmes se retrouvent donc à ne pouvoir travailler que comme danseuses dans différentes salles de spectacles et cabarets.
On suit donc Grace, Helen et Ruby, deux d’entre elles sont d’origine chinoise et la dernière d’origine japonaise, qui évoluent dans les salles de spectacles de San Francisco. Chacune d’entre elles essaye de gagner sa vie, afin de s’émanciper de sa famille. Hélas, on voit que s’émanciper de sa famille, pour une femme asiatique aux États-Unis dans les années 1930-1940 revient à danser pour les hommes blancs, ou à trouver un mari pour subvenir à ses besoins.
En commençant ma lecture et voyant à quelle période l’histoire se déroulait, je me suis vite imaginé la suite : la seconde guerre mondiale a fait beaucoup de mal à toute la communauté asiatique des États-Unis à cause de la suspicion qu’ils soient des espions japonais et ce, malgré le fait que la Chine ait été alliée aux États-Unis. Il s’en est tout de même suivi beaucoup de lois discriminatoires et un apartheid envers les asiatiques du pays. Du coup j’ai pensé que ce livre allait parler de ça, mais il n’en est rien (sur le sujet, le livre Les hommes de Chine, de Maxine Hong Kingston est beaucoup plus complet). On a quelques passages qui racontent ce qui se passait dans les camps d’internements où étaient enfermés les Japonais qui vivaient dans le pays à cette époque, mais rien de plus sur les conséquences de la guerre sur leur vie.
Non, comme toujours dans les Lisa See, l’intérêt premier du livre, ce qui est mis en avant c’est surtout la romance, malgré le fond historique. Ce n’est donc pas forcément ce que je préfère en général, même si Lisa See m’a déjà prouvé qu’elle pouvait écrire des livres de ce type qui me plaisent.
J’ai eu un léger problème à la lecture à cause d’une faute de frappe, ça peut paraitre idiot, mais vous allez comprendre ^^. La première partie du livre se déroule sur la période entre octobre 1938 et juillet 1940, et la seconde partie commence visiblement en Août 1940 et dure jusqu’en septembre 1945. Sauf qu’au lieu d’avoir marqué 1940 sur la page annonçant la deuxième partie, il est écrit que la période débute en aout 1945 et dure jusqu’en septembre 1945. J’ai cru au début qu’il y avait eu une ellipse qui avait duré toute la guerre, pourquoi pas ? Avant de me demander pourquoi les personnages continuaient leurs vies sans rien changer. Et puis c’était pas cohérent qu’il se passe autant de choses sur deux mois. ^^ Je ne sais pas si c’est un problème de la version française ou si c’était déjà là en version originale, mais je suis passé à coté d’une partie de ce qui se passait à cause d’un caractère remplacé par un autre…
Au final, il n’y a pas eu beaucoup des choses que je m’attendais à voir dans ce livre, dont l’intrigue se termine avant la mise en place des lois liberticides envers les personnes asiatiques des États-Unis. Du coup ce serait un peu incomplet si on voulait être fidèle historiquement, mais comme je l’ai dit, ce n’est visiblement pas le premier intérêt de l’autrice sur ce livre.