Le chat du Yangtsé – Catherine de la Clergerie, Claire de Gastold
Début janvier, j’ai commencé à travailler dans les écoles maternelles et primaires de ma ville. Un jour que la situation était particulièrement étrange pour cause de COVID dans l’école, j’ai pris le temps de feuilleter certains albums présents dans la classe, et je suis tombé sur ce livre !
J’étais content ! Un albumsur la Chine dans une école ! Et en plus j’ai le temps de le lire, c’est parfait ! Je me suis donc lancé dans la lecture de cet album, que j’ai rapidement terminé.
Ce livre met en scène un jeune garçon se rendant dans un restaurant chinois avec ses parents. Le restaurant est nommé « Chez Tou Fou » et le cuisinier est un chat. Très vite le petit garçon se rend dans les cuisines, et commence à parler au chat, qui lui explique l’origine des différents plats servis au restaurant. Il se trouve que les plats du restaurant sont créés par le poète de la dynastie Tang, Du Fu (Sous l’ancienne transcription Tou Fou).
Les histoires concernant les origines des plats sont à la fois ce qu’il y a de plus intéressant dans ce livre, puisqu’elles sont une représentation assez fidèle de ce que peut être une légende chinoise, mais en même temps, on se rend facilement compte que ce livre est bourré de stéréotypes sur ce qu’est la culture chinoise, montrant que les autrices ne sont pas très renseignées sur le sujet. On retrouve par exemple cette image de Du Fu, poète du VIIIème siècle, arborant la coiffure imposée aux chinois Han pendant la dynastie Mandchoue des Qing (Donc du XVII au XXème siècle). Outre l’anachronisme flagrant et déplacé, on représente ici une figure du lettré traditionnel avec une coiffure pensée à la base pour être humiliante et discriminatoire. De quoi faire grincer quelques dents. (Surtout qu’en dehors de ça, Du Fu est toujours représenté avec les cheveux relativement courts).
J’étais content de trouver un album sur la culture chinoise dans une école, et je suis très déçu de constater que celui-ci n’est pas vraiment à mettre entre toutes les mains, il entretient volontairement des clichés sur la Chine et les chinois, et je ne le conseille vraiment pas !